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77% des Français favorables au rétablissement des contrôles aux frontières

 

77% des Français souhaitent le rétablissement des contrôles aux frontières : entre illusion sécuritaire et repli identitaire 

Le sondage ne surprend personne. 

Dans une France fatiguée par des décennies de promesses politiques vaines, où la question de la sécurité est devenue un point névralgique de toutes les campagnes électorales, il n’est guère étonnant que 77% des Français soient favorables au rétablissement des contrôles aux frontières

Ce chiffre, tiré d’un sondage CSA pour CNEWS, le JDD et Europe 1, publié le 15 septembre, est plus le symptôme d'une société en déclin que d'une véritable solution.

 

Une réponse sécuritaire face à l’incertitude

L’Allemagne, dont l’annonce du rétablissement des contrôles frontaliers dès le 16 septembre a fait écho dans toute l’Europe, justifie cette décision par la lutte contre l’immigration illégale. 

Mais derrière ce geste, que l'on tente de présenter comme un effort pragmatique, se cache une réalité beaucoup plus sombre.
Ce n’est pas simplement une question d’immigration, mais bien la manifestation d'une peur généralisée. 

Une société qui a perdu tout contrôle de son destin, se raccrochant à de vagues concepts de sécurité, cherche désespérément des réponses simples à des problèmes complexes. 

Pour 77% des Français, le retour des contrôles aux frontières semble représenter cette solution magique, capable de régler à la fois la question migratoire et celle de la sécurité.
Mais, à y regarder de plus près, cet engouement révèle surtout un désaveu des politiques passées, une nostalgie morbide pour une époque où l'on croyait encore aux frontières comme barrière infranchissable.

Des clivages sociaux et générationnels qui s'estompent

On pourrait s'attendre à ce que les résultats de ce sondage varient en fonction des catégories sociales ou des tranches d’âge. 

Pourtant, les chiffres sont frappants dans leur homogénéité.
Les femmes, traditionnellement plus préoccupées par les questions de sécurité, sont 81% à soutenir cette mesure, contre 71% pour les hommes.
Mais les jeunes, habituellement plus progressistes, ne sont pas en reste : 75% des moins de 35 ans sont également favorables au rétablissement des contrôles aux frontières. 

 Même au niveau des catégories socio-professionnelles, les écarts sont minimes. Qu’ils soient cadres ou ouvriers, actifs ou inactifs, la grande majorité des sondés semble partager cette peur commune de l’invasion, cette angoisse que la fermeture des frontières pourrait apaiser, comme un placebo sociétal.

 

Un fossé politique révélateur d'une société fracturée

Si les catégories sociales et les générations semblent s’accorder sur ce point, le paysage politique, lui, est profondément divisé.
La gauche, longtemps bastion d’une pensée progressiste et internationaliste, voit ses rangs se fissurer.

Les sympathisants de la France insoumise, par exemple, sont 64% à soutenir cette mesure, un chiffre paradoxal pour un mouvement qui se veut anticapitaliste et internationaliste.
Chez les écologistes d’Europe Écologie-Les Verts, le soutien s’effondre à 40%, comme une ultime tentative de rester fidèle à un idéal d’ouverture qui paraît de plus en plus déconnecté des réalités perçues par une majorité de la population. 

 À droite, en revanche, le plébiscite est total. Les partisans des Républicains sont 87% à soutenir le rétablissement des contrôles, tandis que ceux du Rassemblement National frôlent l’unanimité avec 95% de « pour ».

Il devient clair que la droite et l’extrême droite capitalisent sur cette peur pour renforcer leur discours nationaliste, mettant la sécurité au cœur de leurs stratégies politiques, alimentant un discours de plus en plus centré sur la fermeture et le repli.

Le retour des frontières : une fausse solution à un vrai problème

Au-delà des chiffres, ce sondage révèle surtout une société française à bout de souffle, cherchant dans des solutions régressives une forme d’apaisement. 

Mais il est illusoire de croire que le simple rétablissement des contrôles aux frontières pourrait résoudre des problèmes aussi profonds que ceux de l’immigration ou de la sécurité.
Les frontières ne sont plus que des lignes symboliques dans un monde globalisé où l’économie, la technologie, et les crises migratoires dépassent largement la capacité d’un État à se barricader. 

Ce retour des frontières n’est finalement qu’un reflet de l’impuissance politique et sociale d’un pays qui n’a plus confiance ni en ses dirigeants, ni en ses institutions.

Sources : CNEWS

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Edito

 


La France : un pays à la dérive, entre crise et résignation

Il y a ce moment où l’on sent que tout bascule, où la machine s’emballe, et personne ne semble capable de trouver le frein.


La France, en cette fin d’été, semble justement traverser cette période trouble, cette crise politique et sociale qui prend des allures de descente en spirale.

Le gouvernement, acculé, incapable de garantir ne serait-ce qu’un semblant de sécurité et de stabilité, se débat comme un funambule ivre au bord du vide.

On parle de lenteur judiciaire, de réformes qui n’arrivent jamais ou bien trop tard, de faits divers qui s'enchaînent, grotesques et tragiques, révélant autant de failles béantes dans un système à bout de souffle.

Chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles, de colères rentrées ou éclatantes, de manifestations qui tournent mal, de violences qui s’insinuent dans les moindres recoins du quotidien. Les Français, fatigués par des crises à répétition, ne croient plus à grand-chose, encore moins aux discours convenus des ministres. Le mécontentement est partout, diffus, palpable, comme une fièvre qui ne tombe pas. La défiance envers le gouvernement grandit, s'étend, se nourrit de chaque échec, de chaque scandale, de chaque bourde.

Les blogs, ces sentinelles modernes du malaise social, s’en font les relais inlassables. On y raconte des histoires à peine croyables, des chroniques de l’absurde où se mêlent faits divers sordides, dysfonctionnements législatifs et judiciaires. L’une des pages les plus suivies se plaît à dresser l’inventaire des ratés, à épingler les petites lâchetés du pouvoir, à multiplier les anecdotes sur cette situation qui semble à bien des égards hors de contrôle. Chaque récit devient une pierre jetée contre la façade lézardée d’un État qui vacille.


Dans ce chaos orchestré, tout le monde perd pied. Les institutions, censées garantir l’ordre et la justice, paraissent soudain aussi fragiles que des constructions de papier. Les réformes promises sonnent creux, comme des promesses faites à la hâte, juste assez pour gagner du temps, jamais assez pour résoudre les problèmes. Tout semble suspendu, en attente, dans une sorte de flottement inquiétant.

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