Bienvenue sur le Journal des Fous !

Rechercher dans ce blog

samedi 7 septembre 2024

Sevran : un policier jugé pour avoir abattu un automobiliste en 2022

 

L’Inéluctable Désarroi de la Violence Ordinaire

Un banal jour de mars...
À Sevran, entre les tours aux allures de béton armé et les avenues impersonnelles, la mort se promène parfois en fourgonnette. 

 
Le 26 mars 2022, sur l’avenue Suzanne Lenglen, la banalité du mal a encore frappé.
Un automobiliste, dans une camionnette déclarée volée quelques minutes avant, fait face aux membres de la brigade anticriminalité (BAC) d'Aulnay-sous-Bois. 
L’ordre est donné, l’homme refuse de s’arrêter. Alors, un policier dégaine, et le coup part.
L'homme est touché au foie, le véhicule s’immobilise un peu plus loin, quartier des Beaudottes. 
 
Quelques heures plus tard, l’homme succombe à ses blessures, rejoignant ainsi la longue liste des anonymes pour qui la journée a pris fin trop tôt.

La justice sans conviction

Il aura fallu attendre plus de deux ans avant que les juges d’instruction, dans un silence feutré, ordonnent le renvoi en procès du fonctionnaire qui a tiré. 

Dans leur ordonnance, la légitime défense, invoquée sans relâche par l’avocate du policier, est balayée d’un revers de plume.
Ils tranchent : « L’usage de l’arme n’était ni nécessaire ni proportionné ». À l’heure où les caméras de vidéosurveillance révèlent une autre version, l’argument de la peur pour la vie s’effondre. 

Comme souvent, la justice constate, évalue, mais semble hésiter, toujours, à assumer la brutalité d'une décision sans ambiguïté.

Entre le devoir et la culpabilité

« J’ai craint pour ma vie, pour celles des passants », martèle le policier incriminé. La peur comme justification, le contexte comme cadre légal. Pour lui, l’affaire est claire, mais pour les juges, la réalité est autrement plus complexe. 

Les témoignages et les images se dressent comme autant de barrières contre sa version des faits. Un fossé s’ouvre, béant, entre la loi et ceux qui la font appliquer.
Une société qui ne sait plus comment arbitrer ses contradictions internes, où l’individu devient victime d’un système qui le dépasse.

Réactions et contre-réactions

Face à cette mise en accusation, l’avocate du policier de 35 ans, Me Pauline Ragot, ne cède rien.
Elle insiste : « Mon client a agi dans un cadre légal, il fait appel de cette décision ». 

Mais la réalité demeure immuable, indifférente aux argumentaires juridiques. 

Dans cette France où 8 citoyens sur 10 estiment que la justice est trop laxiste, ce procès ne sera qu’un nouveau chapitre dans une histoire de méfiance et d’incompréhension mutuelle entre une institution et ceux qu’elle est censée protéger.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Edito

 


La France : un pays à la dérive, entre crise et résignation

Il y a ce moment où l’on sent que tout bascule, où la machine s’emballe, et personne ne semble capable de trouver le frein.


La France, en cette fin d’été, semble justement traverser cette période trouble, cette crise politique et sociale qui prend des allures de descente en spirale.

Le gouvernement, acculé, incapable de garantir ne serait-ce qu’un semblant de sécurité et de stabilité, se débat comme un funambule ivre au bord du vide.

On parle de lenteur judiciaire, de réformes qui n’arrivent jamais ou bien trop tard, de faits divers qui s'enchaînent, grotesques et tragiques, révélant autant de failles béantes dans un système à bout de souffle.

Chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles, de colères rentrées ou éclatantes, de manifestations qui tournent mal, de violences qui s’insinuent dans les moindres recoins du quotidien. Les Français, fatigués par des crises à répétition, ne croient plus à grand-chose, encore moins aux discours convenus des ministres. Le mécontentement est partout, diffus, palpable, comme une fièvre qui ne tombe pas. La défiance envers le gouvernement grandit, s'étend, se nourrit de chaque échec, de chaque scandale, de chaque bourde.

Les blogs, ces sentinelles modernes du malaise social, s’en font les relais inlassables. On y raconte des histoires à peine croyables, des chroniques de l’absurde où se mêlent faits divers sordides, dysfonctionnements législatifs et judiciaires. L’une des pages les plus suivies se plaît à dresser l’inventaire des ratés, à épingler les petites lâchetés du pouvoir, à multiplier les anecdotes sur cette situation qui semble à bien des égards hors de contrôle. Chaque récit devient une pierre jetée contre la façade lézardée d’un État qui vacille.


Dans ce chaos orchestré, tout le monde perd pied. Les institutions, censées garantir l’ordre et la justice, paraissent soudain aussi fragiles que des constructions de papier. Les réformes promises sonnent creux, comme des promesses faites à la hâte, juste assez pour gagner du temps, jamais assez pour résoudre les problèmes. Tout semble suspendu, en attente, dans une sorte de flottement inquiétant.

Et pourtant, il y a ce sentiment diffus, ce murmure de fond qui gronde : quelque chose va finir par céder. La question n’est pas de savoir si, mais quand. La France avance, vacillante, le regard fixé sur un horizon de plus en plus incertain, les pieds sur un sol de plus en plus meuble. 

Les fissures s’élargissent. L'histoire, elle, attend son dénouement. 

JDF (Journal des Fous)