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L'Abbé Pierre accusé d'agressions sexuelles : le pape François admet la connaissance du Vatican

 

 

L'Abbé Pierre accusé d'agressions sexuelles : le 

Vatican savait-il vraiment ? Une vérité gênante révélée par le pape François

Une figure déchue : entre la sainteté et le péché

De retour d’Asie, le pape François, avec cette froideur lucide qui caractérise son pontificat, a déchiré l’image d’un homme autrefois intouchable. 

L'Abbé Pierre, longtemps célébré comme l'incarnation même de la charité chrétienne, est aujourd’hui un homme rattrapé par l’ombre de ses propres démons.
« Un véritable pécheur, » a déclaré le pontife, en pesant chaque mot, comme pour souligner l’ironie tragique de ce constat. 

Il y a chez l’homme une dualité sordide : capable de faire tant de bien et pourtant coupable de crimes aussi terribles que les violences sexuelles. 

Cette révélation n’a pas surgi du néant. Selon les mots du pape lui-même, le Vatican savait, ou du moins « après sa mort » en 2007, que l'Abbé Pierre était sous le coup de telles accusations.
Mais qu’avait-il été fait ? Rien, ou si peu.
Un silence pesant, presque complice, avait enveloppé ces révélations, comme si l'Église, une fois de plus, s’efforçait de protéger l’un de ses héros déchus au lieu de faire éclater la vérité

La déclaration de François, aussi froide que lointaine, laisse entrevoir un passé où la protection de l’institution passait avant la justice pour les victimes.

Le fardeau d’un héritage corrompu

Ce n’est qu’après 2007, semble-t-il, que les premiers indices d’un dossier « très douloureux, très délicat » commencèrent à émerger. Mais la lenteur de cette prise de conscience institutionnelle trahit quelque chose de plus profond. 

L’abbé Pierre, mort à 94 ans, a laissé derrière lui non seulement un héritage d’œuvres charitables, mais aussi une série de témoignages accablants : 17 nouveaux récits de violences sexuelles, s’étalant des années 50 aux années 2000

Ce n’est pas une simple chute d’un homme, mais l’effondrement d’un mythe, celui d’une pureté morale indéfectible. François, dans un moment de lucidité brutale, évoque la condition humaine, cet entrelacement inextricable entre le bien et le mal.
Il le dit sans fioritures : « On découvre que cette personne est un terrible pécheur. C’est notre condition humaine. » 

Les grands hommes, ceux que l’histoire choisit pour des raisons souvent contestables, ne sont pas exempts de cette humanité défaillante. L'Église, dans sa quête perpétuelle de saints, a trop souvent fermé les yeux sur les failles monstrueuses de ses propres figures emblématiques.

La nécessité d’exposer les crimes

Pourtant, dans ce moment de révélation, François insiste sur un principe essentiel : il ne s’agit pas de couvrir les péchés, de les enfouir sous des couches de bienveillance passée. « Les péchés publics sont publics, » déclare-t-il, sans ambiguïté. 

L’idée même que les abus sexuels, particulièrement ceux qui touchent les plus vulnérables, puissent être passés sous silence, est, pour lui, inacceptable. Il en va non seulement de la crédibilité de l’Église, mais de l’essence même de ce qu’elle prétend représenter.
Les abus sexuels ne sont pas des péchés ordinaires. Ce sont des crimes qui, au-delà de la simple offense morale, brisent la dignité humaine.
François le dit avec des mots crus, presque déchirants : « L’abus est, à mes yeux, une chose démoniaque. » Chaque acte de violence, chaque tentative de domination par l'abus, est une attaque contre cette image de Dieu en chaque être humain. 

Ce qui est ici en jeu, ce n’est pas seulement la réputation d’un homme ou d’une institution, mais la lutte contre une déshumanisation systémique, contre un mal ancré dans les structures mêmes de pouvoir.

Le mal révélé : un combat pour la dignité

« Les agressions sexuelles contre les enfants et les mineurs sont un crime ! C’est une honte ! »
Ces mots, porteurs d’une vérité inéluctable, résonnent dans l’esprit de tous ceux qui ont longtemps espéré une condamnation claire de l'Église.
Mais une question demeure : pourquoi avoir tant attendu ?

Si l'Église elle-même reconnaît aujourd’hui ces crimes, pourquoi tant de décennies de silence ? François se félicite que ces cas soient enfin rendus publics, mais cette transparence tardive n’effacera jamais les années d’inertie, les vies brisées, ni les illusions perdues. 

L’affaire de l’Abbé Pierre n’est qu’un symptôme, une énième preuve de l’incapacité de l'Église à se réformer profondément. La condamnation des crimes est une première étape, mais le chemin vers la rédemption est encore long, peut-être infini.
Car comment peut-on prétendre représenter le divin, tout en portant sur ses épaules le fardeau d'une telle corruption ?

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Edito

 


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La France, en cette fin d’été, semble justement traverser cette période trouble, cette crise politique et sociale qui prend des allures de descente en spirale.

Le gouvernement, acculé, incapable de garantir ne serait-ce qu’un semblant de sécurité et de stabilité, se débat comme un funambule ivre au bord du vide.

On parle de lenteur judiciaire, de réformes qui n’arrivent jamais ou bien trop tard, de faits divers qui s'enchaînent, grotesques et tragiques, révélant autant de failles béantes dans un système à bout de souffle.

Chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles, de colères rentrées ou éclatantes, de manifestations qui tournent mal, de violences qui s’insinuent dans les moindres recoins du quotidien. Les Français, fatigués par des crises à répétition, ne croient plus à grand-chose, encore moins aux discours convenus des ministres. Le mécontentement est partout, diffus, palpable, comme une fièvre qui ne tombe pas. La défiance envers le gouvernement grandit, s'étend, se nourrit de chaque échec, de chaque scandale, de chaque bourde.

Les blogs, ces sentinelles modernes du malaise social, s’en font les relais inlassables. On y raconte des histoires à peine croyables, des chroniques de l’absurde où se mêlent faits divers sordides, dysfonctionnements législatifs et judiciaires. L’une des pages les plus suivies se plaît à dresser l’inventaire des ratés, à épingler les petites lâchetés du pouvoir, à multiplier les anecdotes sur cette situation qui semble à bien des égards hors de contrôle. Chaque récit devient une pierre jetée contre la façade lézardée d’un État qui vacille.


Dans ce chaos orchestré, tout le monde perd pied. Les institutions, censées garantir l’ordre et la justice, paraissent soudain aussi fragiles que des constructions de papier. Les réformes promises sonnent creux, comme des promesses faites à la hâte, juste assez pour gagner du temps, jamais assez pour résoudre les problèmes. Tout semble suspendu, en attente, dans une sorte de flottement inquiétant.

Et pourtant, il y a ce sentiment diffus, ce murmure de fond qui gronde : quelque chose va finir par céder. La question n’est pas de savoir si, mais quand. La France avance, vacillante, le regard fixé sur un horizon de plus en plus incertain, les pieds sur un sol de plus en plus meuble. 

Les fissures s’élargissent. L'histoire, elle, attend son dénouement. 

JDF (Journal des Fous)