Créteil : Le vol insolite au cœur de l'hôtel de police
On croit avoir tout vu, tout entendu, mais il y a toujours ces histoires qui surgissent, décalées, presque absurdes, comme un mauvais rêve dont on peine à s'éveiller.
À Créteil, au cœur même de l’hôtel de police, un vélo a disparu, comme volé par une main invisible, ou peut-être trop familière. Un policier se plaint du larcin de sa bicyclette, une belle machine, dérobée voilà quinze jours dans les parkings souterrains de la direction territoriale du Val-de-Marne.
Et l’enquête prend un tour inattendu : un autre gardien de la paix est interpellé mercredi. Le parquet de Créteil confirme : « Un fonctionnaire de police est toujours en garde à vue dans le cadre d’une enquête portant sur un seul vol de vélo. » Et pas n’importe quel fonctionnaire : le mis en cause travaille à la compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI) du Val-de-Marne.
L’affaire semble tout droit sortie d’un roman noir teinté de burlesque.
Elle commence simplement, presque banalement : un dépôt de plainte. Un vélo disparu. Les enquêteurs font leur travail, scrutent les images de vidéosurveillance. Rapidement, ils comprennent que le voleur connaît les lieux, sait où sont les caméras, sait comment se mouvoir dans cette géographie labyrinthique sans se faire remarquer. « Ils ont mené une enquête pas facile assez rapidement », commente un proche du dossier avec une admiration presque candide pour la manière dont leurs collègues ont su retourner la situation.
Puis, la surprise : le suspect n'est autre qu'un collègue, un fonctionnaire qui arpente ces couloirs chaque jour, qui connaît ces parkings comme sa poche. Et lorsque la perquisition s'opère, d’autres vélos sont découverts chez lui. Sont-ils aussi dérobés ? « Il pourrait s’agir des siens », tente de minimiser une source, mais le doute plane, avec ce goût amer des trahisons internes.
Il y a quelque chose de presque ironique à voir un policier se retrouver au commissariat, mais cette fois-ci du mauvais côté du bureau. Pire encore, il n’est pas à son coup d’essai : ce jeune policier aurait déjà trempé dans une histoire de faux passes sanitaires durant les confinements liés au Covid-19. Un palmarès qui prête à sourire jaune.
Le vol d'un vélo dans l'enceinte même de la police, c’est une sorte de comédie humaine où l'on rit à moitié. Une pièce où les rôles se brouillent, où le gardien de la paix devient suspect, où l’on ne sait plus vraiment qui surveille qui. On imagine presque le regard des passants, l’œil amusé, et cette question qui trotte dans toutes les têtes : que vaut une loi qui ne sait même plus protéger ses propres outils ?
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