L'école de journalisme de Grenoble face à un possible déménagement en raison du trafic de drogue et des fusillades à proximité de ses locaux.
L'agonie d'une ville ordinaire : quand une école s'éteint sous la drogue
Le délitement progressif
L'école de communication et de journalisme d’Échirolles, satellite perdu d'une université sans éclat et commune située juste au sud de Grenoble qui fait partie de son agglomération, se trouve aujourd'hui au bord du gouffre.
Le problème n’est pas nouveau ; il s’infiltre, tel un venin, au pied des bâtiments, dans les rues, jusque dans l’air.
Là où jadis se débattaient de jeunes âmes en quête de savoir, règnent désormais les trafiquants, implacables.
Le constat est brutal : l'institut n'est plus qu'un décor de théâtre où se joue une pièce absurde.
L’idée même de déménager est évoquée, non pas pour des raisons pédagogiques, mais parce que l’environnement est devenu toxique.
On ne sait plus si l’on enseigne la communication ou si l’on tente simplement de survivre.
Le quotidien comme banalité sinistre
Les étudiants, blasés, se sont habitués à cet univers délabré. « C'est dans le paysage », ironise l'un d'entre eux, interrogé distraitement par CNEWS.
Il dit n'avoir jamais eu de problèmes avec les dealers, comme si c’était un mérite quelconque. Pourtant, les étudiantes, elles, n’ont pas cette chance ; elles sont harcelées plus souvent, mais là encore, tout semble se noyer dans une sorte d’acceptation résignée.
Ce qui aurait dû être un scandale n’est qu’une routine.
Une solution improbable
Pour la direction, il ne reste qu'une option : partir.
Quitter ce lieu gangrené, où la violence suinte des murs, où l’on ne sait plus si l’on entre dans une salle de classe ou dans une zone de non-droit. La sécurité est devenue une obsession ; l'école n'a plus d'autre priorité. Il ne s'agit plus de former des journalistes, mais de préserver des vies.
La direction hésite, vacille, mais n’écarte plus l’idée d’un exil forcé.
La maire, figure impuissante
Amandine Demore, maire communiste d’Échirolles, semble lutter contre des moulins à vent.
Le 10 septembre, elle fait appel, dans un souffle presque désespéré, à l'État pour enrayer ce trafic qui dévore son territoire.
Elle parle de responsabilité, comme si ce mot avait encore du sens dans un univers où tout a déjà été perdu.
Sa voix résonne faiblement sur Franceinfo, noyée sous les statistiques des morts.
Le 9 septembre, un autre jeune homme, poignardé. Avant cela, Lilian Dejean, abattu froidement.
Et encore, 18 fusillades cet été seulement. On compte les morts comme on compte les jours ; on énumère les tragédies avec une lassitude qui glace.
Source : CNews
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