Arrêts de travail : un tiers seraient injustifiés selon l'Assurance maladie… Comment tenter de renflouer les caisses ?
Une crise de la Sécu en perpétuelle aggravation
Le déficit de la Sécurité sociale ne cesse de se creuser, comme une plaie béante dans le corps déjà affaibli du système.
Le directeur de la CNAM, Thomas Fatôme, annonce un déficit prévisionnel de 11,4 milliards d'euros pour 2024, un chiffre qui pourrait bien atteindre des sommets historiques.
L'explication de cette dérive ?
L'augmentation vertigineuse des arrêts maladie, dont le coût pourrait dépasser les 17 milliards d'euros cette année. En huit ans, leur nombre a crû de 50%, une croissance qui laisse entrevoir une dérive incontrôlable.
Un constat alarmant : un tiers des arrêts de travail jugés injustifiés
Les contrôles menés par l'Assurance maladie révèlent que 30% des arrêts de travail examinés l’an dernier étaient injustifiés. En réponse, la CNAM promet de surveiller de plus près les pratiques de prescription des 7.000 médecins concernés.
Jérôme Marty, président de l’Union française des médecins libéraux, dénonce cette intrusion : "Les médecins ne prescrivent pas d’arrêt de travail mais des avis d’arrêt de travail. L’avis passe par l’Assurance maladie, qui est responsable de son approbation ou de son rejet."
Des économies en vue, mais à quel prix ?
La nouvelle convention médicale envisage une réduction de 2% par an du volume des arrêts de travail, avec un objectif ambitieux de 300 millions d'euros d'économies.
Pour y parvenir, plusieurs mesures sont envisagées. Parmi celles-ci, l’intensification des contrôles, qui a déjà permis de réaliser 40 millions d’euros d’économies l'an passé en réintégrant prématurément quelques dizaines de milliers de travailleurs.
Une autre piste consiste à aligner le nombre de jours de carence dans le secteur public sur celui du privé, créant ainsi un potentiel d'économies supplémentaires de 300 millions d’euros par an.
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