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vendredi 6 septembre 2024

Dominique Pélicot, un retraité de 70 ans violée plus de 200 fois par des inconnus sur Mazan...

viol mazan 

Affaire Vaucluse : Une dérive sordide dans l'ombre d'Avignon

Il y a, dans le sud de la France, une torpeur estivale qui semble immuable, un état de langueur crasse où les drames se jouent en silence, derrière des volets clos. 

Le 2 septembre 2024, cette torpeur a été déchirée par l'ouverture d'un procès hors norme à la cour criminelle départementale du Vaucluse, à Avignon. Cinquante et un hommes comparaissent pour viols aggravés sur une femme rendue inconsciente par son propre mari, Dominique Pélicot. Une décennie entière de cruauté clandestine, de 2013 à 2020, dans la petite ville oubliée de Mazan.

Dominique Pélicot, un retraité de 70 ans, figure centrale de cette tragédie moderne, se tient là, minuscule, devant les juges. Un visage banal, une existence en apparence tranquille, jusqu'à ce que tout s'effondre. Pendant des années, Pélicot aurait administré des cocktails chimiques à sa femme, Gisèle, la plongeant dans un sommeil artificiel. La suite, macabre et méthodique, se déroule dans la pénombre d’une chambre à coucher : il livrait son épouse à des hommes qu’il recrutait anonymement sur Internet. L’affaire éclate en septembre 2020, lorsqu’il est surpris à filmer sous les jupes des clientes d’un centre commercial à Carpentras. La perquisition révèle des vidéos obscènes de viols, la femme inconsciente, gisante, n’étant autre que Gisèle.

Sur les 83 agresseurs identifiés, seuls 51 se retrouvent aujourd’hui sur le banc des accusés.
Âgés de 26 à 74 ans, issus de tous les milieux sociaux, ils se partagent l’indicible. Certains confessent leurs abjections, d’autres se disent manipulés, pris dans un piège tendu par Pélicot, comme dans une sordide loterie.

Le procès, prévu pour durer jusqu’au 20 décembre 2024, s'annonce comme un spectacle éprouvant, une cérémonie funèbre où la justice tentera de redonner un semblant d'ordre à l’incompréhensible. Gisèle, quant à elle, fragile et brisée, sera présente, spectatrice d’une mémoire qui lui échappe.

Au-delà de l’horreur intrinsèque, l'affaire révèle aussi les ténèbres plus vastes de notre époque : la soumission chimique, la question des responsabilités diluées dans le maelström numérique, où l’inhumanité prolifère en réseau.

 Le site de rencontres qu’utilisait Pélicot (Coco), aujourd'hui fermé par les autorités, n'est qu'un élément de cette toile où tout est possible, où tout est permis.

Edito

 


La France : un pays à la dérive, entre crise et résignation

Il y a ce moment où l’on sent que tout bascule, où la machine s’emballe, et personne ne semble capable de trouver le frein.


La France, en cette fin d’été, semble justement traverser cette période trouble, cette crise politique et sociale qui prend des allures de descente en spirale.

Le gouvernement, acculé, incapable de garantir ne serait-ce qu’un semblant de sécurité et de stabilité, se débat comme un funambule ivre au bord du vide.

On parle de lenteur judiciaire, de réformes qui n’arrivent jamais ou bien trop tard, de faits divers qui s'enchaînent, grotesques et tragiques, révélant autant de failles béantes dans un système à bout de souffle.

Chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles, de colères rentrées ou éclatantes, de manifestations qui tournent mal, de violences qui s’insinuent dans les moindres recoins du quotidien. Les Français, fatigués par des crises à répétition, ne croient plus à grand-chose, encore moins aux discours convenus des ministres. Le mécontentement est partout, diffus, palpable, comme une fièvre qui ne tombe pas. La défiance envers le gouvernement grandit, s'étend, se nourrit de chaque échec, de chaque scandale, de chaque bourde.

Les blogs, ces sentinelles modernes du malaise social, s’en font les relais inlassables. On y raconte des histoires à peine croyables, des chroniques de l’absurde où se mêlent faits divers sordides, dysfonctionnements législatifs et judiciaires. L’une des pages les plus suivies se plaît à dresser l’inventaire des ratés, à épingler les petites lâchetés du pouvoir, à multiplier les anecdotes sur cette situation qui semble à bien des égards hors de contrôle. Chaque récit devient une pierre jetée contre la façade lézardée d’un État qui vacille.


Dans ce chaos orchestré, tout le monde perd pied. Les institutions, censées garantir l’ordre et la justice, paraissent soudain aussi fragiles que des constructions de papier. Les réformes promises sonnent creux, comme des promesses faites à la hâte, juste assez pour gagner du temps, jamais assez pour résoudre les problèmes. Tout semble suspendu, en attente, dans une sorte de flottement inquiétant.

Et pourtant, il y a ce sentiment diffus, ce murmure de fond qui gronde : quelque chose va finir par céder. La question n’est pas de savoir si, mais quand. La France avance, vacillante, le regard fixé sur un horizon de plus en plus incertain, les pieds sur un sol de plus en plus meuble. 

Les fissures s’élargissent. L'histoire, elle, attend son dénouement. 

JDF (Journal des Fous)