Grenoble : une tragédie sous le signe de l’indifférence
Un geste héroïque qui coûte la vie.
À Grenoble, ce dimanche matin, la réalité frappe encore plus fort que l’ordinaire.
Un agent municipal, un simple employé à la propreté, est abattu de deux balles alors qu’il tente de retenir un homme ivre, auteur d’un accident de la route.
Il roule trop vite, beaucoup trop vite, et le chaos s’ensuit. L’agent municipal se porte à la rescousse d’un passant, tentant de retenir le conducteur.
Le silence après le coup de feu
Deux coups de feu éclatent. Les détonations résonnent sur le bitume mouillé, en cette heure matinale où le monde sommeille encore. L’agent s'effondre, deux balles dans le thorax, et la vie le quitte lentement sous les yeux d’une ville qui l’ignore déjà. 49 ans, père de deux enfants.
L'homme meurt dans l'indifférence d'une société anesthésiée. La conductrice de la voiture percutée, une vieille dame, n’est que légèrement blessée. Elle s'en sortira avec six jours d’interruption de travail, comme si c’était là tout ce qu’il fallait dire.
Comme si ce n’était qu’une statistique de plus.
Hommage à Lilian Dejean, agent municipal de la ville de Grenoble, tué par balles lors d'une altercation.
— 36quaidesorfevres (@36_qdo) September 8, 2024
Il aurait tenté d'empêcher un automobiliste de prendre la fuite après un accident.
Lilian, âgé de 49 ans, était père de 2 enfants.
N'oublions jamais. pic.twitter.com/c0uKys3Ix2
Une enquête pour apaiser la douleur ?
Le procureur de Grenoble, Éric Vaillant, enchaîne les mots comme une litanie répétée à l’infini : "Tout est fait pour retrouver l’auteur."
Deux douilles de calibre 9 mm sont retrouvées sur place. Des mots, des chiffres, des détails insignifiants qui ne combleront pas le vide laissé par cet homme tombé.
Le tireur est recherché "activement", mais son identité reste inconnue. L’inconnu reste inconnu, et le quotidien reprend.
Le deuil comme réponse
Le maire de Grenoble, Éric Piolle, dénonce "un acte inqualifiable, d'une violence extrême". Des paroles sur X, autrefois Twitter, désormais transformé en tribune publique de la douleur officielle.
Une cellule de soutien psychologique est annoncée, comme on applique un pansement sur une plaie béante.
La CGT du Grand Grenoble exprime sa tristesse, la préfecture de l’Isère offre sa solidarité.
On se serre les coudes, on tente d’oublier. Et la vie continue.
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